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MON TRÈS CHER WILHELM,
lettre 52a
Lettre 52b
Lettre 52c
L'exposé qui suit marque un passage entre les hypothèses relatives à l'appareil psychique telles qu'elles sont présentées dans l'Esquisse, p. 30, et les concep-tions de FREUD exposées dans le VIIe Chapitre de L'Interprétation des rêves. FREUD les a plus tard reprises dans Au-delà du principe de plaisir et, en 1925, dans la Note sur le bloc magique, sous une forme qui rattache la théorie la plus récente à l'ancienne. "Les appareils que nous avons inventés pour améliorer ou renforcer nos fonc-tions sensorielles sont construits de la même façon que les organes eux-mêmes ou que certaines parties de ces derniers (par exemple les lunettes, les cameras photographiques, les tuyaux acoustiques, etc.). Par comparaison les moyens pouvant servir à aider notre mémoire semblent particulièrement défectueux, car notre appareil psychique réalise justement ce qu'eux ne peuvent faire il possède le don illimité de recevoir de nouvelles impressions et crée cependant de façon continue des traces mnémoniques durables sinon inaltérables. Dans mon Interprétation des rêves, j'ai déjà supposé que cette inhabituelle faculté pourrait être attribuable à l'action de deux systèmes différents (ou organes de l'appareil psychique). D'après cela, nous possédons un système perception-conscient recevant les perceptions mais n'en conservant aucune de façon permanente, de telle sorte qu'il se comporte devant toute perception nouvelle comme une feuille de papier blanche. Les traces durables des émois perçus, au contraire, seraient conservées dans le système mné-monique sous-jacent. Plus tard, dans Au-delà du principe de plaisir (1920 g), j'ai ajouté que l'inexplicable phénomène du conscient se produisait, dans le système de perception, à la place des traces permanentes."
2. C'est l'un des rares passages où FREUD lui-même fait remarquer la ressem-blance existant entre Zur Auffassung der Aphasien (1891 b) et ses œuvres ultérieures.
3. Percp., perception ; Percp.S., signe de perception ; Inc., inconscient ; Préc., préconscient ; consc., conscience. Ces abréviations préludent à celles que Freud emploiera et ont d'abord été utilisées dans la lettre à Fliess portant le n° 64, du 31-5-1897. On les retrouve dans le chapitre VII de L'interprétation des rêves (1900a).
4. Freud n'a pas poursuivi immédiatement dans ses écrits l'idée de donner un fondement génétique à sa compréhension du fonctionnement de l'appareil psychique. Il est vrai que, de façon indirecte, il a soutenu cette opinion dans sa Formulation des deux principes de la fonction psychique (1911 b). Et même à une époque plus récente, ces vues de Freud n'ont comporté aucune suite vraiment satisfaisante. Toutefois, le problème qui l'avait préoccupé dès 1896 peut actuellement être plus exactement posé. Il s'agit de relier l'histoire des fonctions individuelles du moi au développement de l'appareil psychique. Voir H. HARTMANN, 1940 et H. HARTMANN, B. KRIS et R. Loewenstein, 1947.
5. Le fuero était une loi espagnole ancienne restée en vigueur dans certaines villes ou certaines provinces et garantissant à ces régions des privilèges immémo-riaux. (N. d. T.)
6. Les réflexions d'ordre économique qui, l'année précédente (Voir l'Esquisse avaient encore été formulées dans le langage de la physiologie nerveuse, sont ici remplacées par des idées d'ordre général relatives aux intensités d'investissement. La description de l'appareil psychique acquiert ainsi bien plus d'indépendance et concorde mieux avec les observations cliniques ; en même temps on voit apparaître le point de vue ontogénique.
Les paragraphes suivants établissent un lien entre les hypothèses de Freud relatives au fonctionnement de l'appareil psychique et ses idées sur le rôle spécifique du refoulement en tant que défense contre des traumatismes sexuels. Ces idées se fondent toujours sur l'hypothèse de la "séduction". (voir Introd., p. 25.)
7. Le point d'interrogation existe dans le manuscrit.
8. Voir la formulation antérieure dans la lettre n° 46.
9.  Freud ne distingue ici que deux phases  sexuelles  précédant la puberté et séparées par la seconde dentition.
10. C'est la première fois que Freud parle des perversions.
11. Dans un passage non reproduit ici, Freud tente de considérer les phases pendant lesquelles, pour chaque groupe de maladies, la séduction a eu lieu, comme des multiples des périodes de Fliess. Dans le passage suivant ici reproduit, Freud dit que les névroses se fondent sur la bisexualité, idée dont Fliess affirma, tard, être le promoteur (voir lntrod., p. 34). Toutefois, dans cette première formulation, les opinions de Freud ont une bien plus grande portée. Il reconnaît l'importance des zones érogènes et, en tout cas, montre à ce point de vue le rôle joué par le processus de maturation.
12. Hypothèse bientôt abandonnée par Freud. Elle représente le maximum ses efforts pour faire concorder les idées de Fliess avec les siennes
13. Dans son travail sur les Neuropsychoses de défense (1894 a), FREUD partageait encore l'opinion d'Oppenheim en pensant que l'hystérie était l'expression intensifiée d'une émotion.
14. En français dans le texte.
15. Ce bureau était celui de la Berggasse, 19 où Freud venait d'emménager.


NB. - WahrnehmungsZeichen  : signes de perception (Percp.S) WZ
- ErinnerungsSpuren : traces des souvenirs (Ict) ES
- Vorstellungsrepräsentanz :  représentations de mots (Ct)  VR