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 la trame de la réalité

lecture du manuscrit H  (Freud)

Le texte : Manuscrit H, Freud, lettre à Fliess du 24.1.1895, ( in La naissance de la psychanalyse, PUF, Paris 1956, trad. A.Berman,  pp.98-102.)
Manuscrit H, 24-1-1895
PARANOIA
Vue d'ensemble

 notes de lecture commentée (Abrégé)
(transcription orale)
Mais une phrase mérite l'attention, p.100 : les gens disaient ce qu'elle se serait, sans cela, dit à elle-même. A première lecture, l'accent m'a semblé mis par Freud sur l'énoncé en tant que tel du reproche, le contenu dans le cadre de l'opposition intérieur vs extérieur, suivant le binarisme habituel à la pensée de Freud, mais cette phrase n'invite-t-elle pas en fait à envisager la question de cette articulation intérieur vs extérieur à un autre niveau ? Niveau du rapport du sujet à l'énonciation : il ne s'agit pas seulement du fait que cet énoncé (du reproche) est attribué à des gens - les gens disaient -, mais plutôt, au niveau de l'énonciation, du fait que le sujet s'exclut, décide de s'exclure de sa position de sujet de l'énonciation, de refuser sa responsabilité quant à l'énonciation, du fait qu'il ne s'attribue nullement cet acte d'énonciation. Qui parle ? Au-delà de l'énoncé des gens disaient, le sujet laisse l'Autre du langage parler pour lui, d'où ce caractère extérieur, qui s'impose de l'extérieur de l'hallucination verbale. Un effet de l'hallucination verbale, c'est de réaliser au niveau du symbolique comme cette exclusion, cette non-responsabilité du sujet de l'énonciation, d'où la question du passage à l'acte, d'un franchissement possible dans le réel ; ce ne serait pas par obéissance à l'énoncé des hallucinations verbales, mais comme ce qui résulterait de cette décision de ne pas engager sa responsabilité au niveau de l'énonciation, de s'en maintenir exclu lui-même, laissant carte blanche au champ de l'Autre du langage...
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